Il est bien utile de critiquer, mais aujourd'hui nous pouvons et nous devons proposer, pour que demain la Tunisie qui verra le jour soit notre fruit et non l'idée d'un penseur isolée, ou même celle de la classe politique: Cette révolution avait aussi pour but que le peuple se réapproprie son pays et puisse participer activement aux décisions. Cela inclut évidemment voter mais allons plus loin et proposons un projet politique concret, certes pas très original mais qui aura le mérite d'être proposé sous un angle tunisien et non comme une importation TTC.
Je voudrais donc évoquer l'idée d'un Etat plus social en Tunisie mais avant d'en parler, parlons de ces 10 dernières années où le libéralisme à coup de privatisations et de crédits à la consommation s'est fait le meilleur allié de la dictature, et de l'indécrottable faim de la piètre famille régnante. Le règne de Ben Ali s'est caractérisé par une devise assez simple: « Consomme et tais-toi ». Et l'on voyait années après années les gens acheter voitures, maisons, bouffe, sans que cela ne les rende heureux, qu'ils étaient toujours plus agressifs, plus malheureux et plus vides. On voyait des hordes de gens allait à Carrefour remplir un chariot qui à lui seul résumait leur identité sociale. A l'ère de la médiocrité trabelsienne qui exhibaient leurs richesses de manière si rustre et vulgaire, une bonne partie du peuple s'est mis à vouloir les imiter: Ils s'endettaient jusqu'à la moelle pour le plaisir de s'exhiber au Calypso ou d'acheter une belle voiture que jalousera le voisin.
Tout cela grâce au miracle du crédit à la consommation qui nous a donné l'illusion que notre niveau de vie augmentaient, alors que nos salaires stagnaient, se gonflant au gré de l'inflation. Mais le libéralisme n'est pas seulement un problème économique, c'est un problème social, chacun veut s'enrichir avec hargne au dépend de son prochain et ceux par tous les moyens, et cela inclut la corruption. La fin justifie les moyens, ce n'est que l'adage éternel du capitalisme. L'avidité rampante qui gangrénait la société tunisienne a trouvé sa justification dans la quête de la richesse, qui s'étalait sous nos yeux à coup de Hummer, de Rolex et autres déguisement pour nouveau riche.
Le libéralisme, c'etait aussi le silence assourdissant des syndicats, des conditions de travail indignes, des CDD à la pèle, de la flexibilité en veux tu en voilà. Ces drames humains que l'on voit aujourd'hui et que la plupart d'entre nous ignorions, ne sont que les tristes conséquences d'une politique de l'emploi hasardeuse laissant les mains libres aux entrepreneurs véreux et cupides. Aujourd'hui, cette terrible gestion, combinée au chômage explique l'explosion de l'économie parallèle et le sur-effectif d'un secteur public qui semble être le garant le plus fiable de condition de travail dignes.
Voilà à quoi se résumait le libéralisme en Tunisie, un libéralisme sans liberté, privilégiant une minorité de médiocres sans mérite, aveugle à la pauvreté qui gonflait et à l'effritement de la classe moyenne. Alors aujourd'hui, il est peu être temps de penser plus à gauche, après tout nous voulions la dignité, et le capitalisme exclut la dignité, laisse les pauvres mourir de faim car leur place n'est pas dans la société de la productivité et de la consommation, de l'argent et de l'individu roi.
Bonsoir,
RépondreSupprimerQuelques éléments à prendre dans cet article de "Marianne"
http://www.marianne2.fr/Tunisie-pas-encore-la-democratie-mais-deja-un-premier-sondage_a203954.html
au sujet d'un sondage politique effectué en Tunisie.
(Je ne suis pas un fan des sondages en général mais bon, là, il y a quelques indications).
Bien à vous et toujours ravi de vous lire.
portraits de tunisiennes et de tunisiens :
RépondreSupprimerhttp://www.lemonde.fr/week-end/infographe/2011/04/01/le-monde-magazine-la-tunisie-affiche-sa-liberte_1501169_1477893.html
Je vous salue bien.
Bonjour,
RépondreSupprimerQue pensez vous de la manifestion du vendredi 1er avril, avenue Habib Bourguiba ?
http://observers.france24.com/fr/content/20110405-islamistes-installent-coeur-manifestations-tunis-tunisie-tahrir-ennahda-ben-ali-revolution
et de cet article ? Partagez-vous l'analyse de l'étudiante Badiaa Boulila ?
Amitiés.
Il est vrai qu'il y avait quand même une présence d'islamistes le 1er Avril mais je déplore que les médias n'ait pas insisté sur l'autre problème qui est celui de la police qui a réprimé très violemment la manifestation.
RépondreSupprimerJe vous conseille pour ca de lire cet article :
http://nawaat.org/portail/2011/04/05/tunisie-caid-essebsi-rattrape-par-son-passe/
Les islamistes sont une minorité mais une minorité très bruyante qui profite en effet de la confusion pour asseoir leur crédibilité et leur influence. Je pense qu'à plus long terme leur poids ne sera pas aussi important qu'il parait être aujourd'hui.