La Tunisie a fêté en grande pompe mercredi le 11éme anniversaire de la mort de Bourguiba, malgré le despotisme et la mégalomanie de l'homme, il ne faut pas nier qu'il a beaucoup apporté au pays : L'émancipation de la femme, l'éducation pour tous sont tout autant de facteur qui ont contribué à la Révolution Tunisienne. Bourguiba était, depuis quelques années devenu un symbole d'opposition, être fan de Bourguiba et non de Ben Ali sur Facebook, un mini-acte de résistance. Car tout le monde voyait bien à quel point le pouvoir essayait d'étouffer son souvenir, l'on disait souvent, sourire goguenard au lèvres que Ben Ali avait peur de Bourguiba même si celui-ci était dans sa tombe. Et sans doute avait-il eu raison d'avoir peur, car c'est bien l'avenue Habib Bourguiba qui l'a envoyé paitre.
Il semble donc que pour une grande partie des Tunisiens, il était important de lui rendre hommage en cette année, tant on a tenté de nous le faire oublier, zappant l'indépendance de nos livres d'histoire ( le seul moyen de s'en rappeler était d'acheter des cigarettes 20 Mars, sinistre manière d'envoyer l'adversaire au KO), élevant le 7 novembre, date du glorieux et poussiéreux changement. Si vous ne savez plus ce que c'est, laissez-nous vous offrir gracieusement une petite piqure de rappel :
Le peuple tunisien célèbre aujourd’hui, dans une ambiance de fête nationale où se mêlent toutes les sensibilités et s’additionnent les apports de toutes les catégories et régions, le 22e anniversaire du Changement. C’est aussi pour le peuple tunisien un moment de renouveler l’expression de sa fidélité, de sa loyauté et de sa gratitude au Président Ben Ali, le sage guide de la Tunisie, symbole de sa fierté et son choix pour le présent et pour l’avenir.
La Presse, 7 Novembre 2009
Même si nous rejetons le culte de la personnalité qui a érigé Bourguiba en Guide Suprême, il est important que nous rendions à cet homme toute sa place dans notre histoire, car malgré ses erreurs, il reste un homme de vision, qui a osé réclamé pour les femmes ce qu'elles n'osaient pas réclamé elles-mêmes et qui a tenu à sortir ses concitoyens de illettrisme et de l'ignorance. Certains et surtout certaines d'entre nous devraient peut-être y réfléchir à deux fois lorsqu'aujourd'hui, ils expliquent que la femme n'a pas à être l'égal de l'homme ( notamment au niveau de l'héritage), alors qu'il y a 50 ans de cela, un homme réclamait cette égalité avant même de mettre en place une république.
Si l'oeuvre de Bourguiba reste assez intéressante, il ne faut pas oublier les multiples zones d'ombres et par dessus tout le fait qu'il n'y a que le système de Bourguiba qui a accouché de Ben Ali.
Même s'il est bien beau de commémorer la grandeur du De Gaulle local, il ne s'agirait pas de retomber dans un autre culte de la personnalité. Célébrer (modestement) l'anniversaire de sa mort parait encore supportable mais n'exaltons pas l'homme qu,i bien qu'il apporta une indéniable modernité à la Tunisie resta tout de même un despote ayant monopolisé le pouvoir d'une main de fer durant 30 ans.
A ces ex-RCDistes qui tentent de se laver les mains en se réclamant du "bourguibisme", ils vaudraient mieux qu'ils sachent qu'on ne bâtit pas une démocratie en suivant l'idéologie poussiéreuse d'un despote, aussi éclairé soit-il.
Dans dix ans va t'on nous ressortir avec une nostalgie malsaine plus proche du marketing que de la commémoration historique, le benalisme et la suprématie idéologique de notre ZABA-Mauve préferée ?
Tout oppose, ces deux hommes, à commencer par le QI, mais ils semblaient avoir un goût prononcé pour la répression, le baillonement des libertés et le culte de soi. A éviter en démocratie.
La definition copernicienne de revolution serait un tour complet autour de soi pour revenir au même point. Tachons plûtot d'avancer au lieu de revenir en arrière et faisons aussi la révolution à cette définition.
allah yar7mik ya sid errjel,ya ndhif ya 3fif,hamdoullah khallitna 9arrin et metthakfin
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